Véhicules incendiés à Halluin : le maire Gustave Dassonville écrit à François Hollande

Dix-sept voitures ont été brûlées en deux semaines dans le quartier de la Rouge Porte, à Halluin. Excédé, le maire a envoyé un courrier au Président de la République pour qu’il donne à la police les moyens d’intervenir.

IMG_7453.JPG

L’incendie qui a ravagé, dans la nuit de samedi à dimanche, sept véhicules, rue des Frères-Baert, porte à dix-sept le nombre de voitures brûlées en deux semaines dans le quartier de la Rouge Porte. « C’est du jamais vu m’a confié un assureur. Il était sidéré par ce chiffre », rapporte Gustave Dassonville.

« Un début de Guérilla urbaine »

Dimanche, le maire est allé à la rencontre des victimes « d’une véritable opération commando. » « Les gens ont le sentiment de ne plus être en sécurité même à l’intérieur de leur maison. Là, on a franchi un stade. Ils m’ont aussi dit que si la police et la justice ne mettent pas ces voyous hors de nuire, ils prendraient eux-mêmes en main leur défense. » Leur traumatisme et leur colère l’ont incité à écrire à François Hollande.

Un courrier de deux pages dans lequel Gustave Dassonville emploie des mots forts et des formules chocs. Extraits. « Pendant que vous faites la police en Irak ou en Syrie, ça brûle chez nous, sans que cela ait l’air d’émouvoir votre gouvernement. » « Mes administrés n’en peuvent plus. Je me suis rendu sur place hier dimanche pour aller à la rencontre des victimes de la nuit précédente : façades de maisons noircies par les flammes, carcasses de véhicules brûlés autour de nous. On se serait cru à Beyrouth dans les années quatre-vingt. Et que faut l’État ? Rien. » « Ce qui se passe dans les rues de ma ville n’est rien d’autre qu’un début de guérilla urbaine. Bientôt, si vous ne faites rien, c’est l’état d’urgence que vous serez contraint de décréter. »

« Une bouteille à la mer »

Cette lettre, Gustave Dassonville la compare à « une bouteille à la mer. » Même s’il ne le dit pas, il ne semble pas se faire beaucoup d’illusions sur la réponse du sommet de l’État. Ce qu’il attend néanmoins de François Hollande ? « Une vraie volonté politique » en matière de lutte contre l’insécurité. « Qu’il donne les moyens et les effectifs à la police pour faire son travail. C’est incroyable qu’en France, sixième puissance mondiale, on n’arrive pas à interpeller dix voyous qui terrorisent un quartier ! C’est invraisemblable. Les riverains sont choqués de la passivité du gouvernement. Il faut qu’il s’attaque au problème. S’il me répond qu’il ne peut rien faire, alors qu’il démissionne… »