Ce terrifiant virus totalement anodin

Nous sommes en novembre 1918. La grippe espagnole ravage le monde et un médecin militaire et infectiologue américain, Milton Joseph Roseneau, a la brillante idée de vérifier que la maladie se transmet bien d’être humain à être humain. Pour ce faire, il recrute 68 volontaires dans les rangs de l’US Navy, en réalité des marins détenus dans un centre pénitentiaire près de Boston et à qui l’on fait miroiter une remise de peine. À cette époque, on croit que la pandémie est provoquée par le même agent infectieux que la précédente à la fin du 19ème siècle, à savoir le bacille de Pfeiffer ou Haemophilus Influenza. Le lieutenant Roseneau fait donc inoculer des cultures de ce virus aux prisonniers mais il constate qu’ils ne tombent pas malades. Qu’à cela ne tienne, il fait collecter chez des grippés toutes sortes de sécrétions corporelles (écoulement nasal, mucus prélevé dans la gorge et même crachats) et ordonne qu’on les asperge sur le visage des volontaires, ainsi que dans leurs narines et leur bouche. Nouvel échec car 10 jours plus tard, aucun d’entre eux ne manifeste le moindre symptôme. Aux grands maux leurs grandes causes présumées, l’infectiologue fait alors conduire 10 détenus au chevet de 10 malades et demandent aux premiers de serrer la main et de respirer l’haleine des seconds. Ceux-ci sont même incités à cracher à la figure des marins cobayes, à nouveau sans que grippe espagnole s’ensuive. Très honnêtement, le médecin étasunien en conclura qu’il n’était pas possible de démontrer la transmissibilité de la maladie entre patients atteints et personnes en bonne santé. Ces « expériences de Roseneau » ne sont pas faciles à retrouver sur le web mais j’ai fini par les dénicher et vous pouvez en lire le compte rendu <ahref= »https: quod.lib.umich.edu= » » f= » » flu= » » 3750flu.0016.573″target= »_blank »>en cliquant ici. Le toubib militaire, qui sera plus tard parmi les fondateurs de la prestigieuse école de santé publique de Harvard, n’est pas le seul à avoir tenté de prouver la contagiosité interhumaine du terrible fléau viral. Un autre scientifique américain, un certain Edwin Jordan, a diligenté 5 autres études qui ont fait également chou blanc à l’époque. Je n’ai pas retrouvé la source originale mais ces travaux ont été mentionnés dans un article du Virology Journal en 2008. Cette publication est du reste très intéressante car elle suggère que, bien davantage que la circulation d’un virus de toute façon ubiquitaire, le statut en vitamine D et la vigueur immunitaire sont les principaux facteurs prédictifs des épidémies grippales. Il y a 12 ans, on savait déjà comment endiguer efficacement les viroses saisonnières comme celle qui terrifie le monde actuellement ! </ahref= »https:>

Wanted : les expériences perdues

Mais revenons au début du siècle dernier, à une période de l’histoire où les théories pasteuriennes n’avaient pas encore envahi tous les cerveaux. En mai 1919, un dénommé John B. Fraser aurait publié dans le Physical Culture Magazine un article intitulé « Do germs cause disease ? ». Dans cet article, il aurait relaté des expériences menées à Toronto entre 1912 et 1914 et montrant que les microbes prolifèrent seulement après que les maladies auxquelles on les associe se soient déclarées. Il aurait également décrit des expérimentations au cours desquelles des millions de germes redoutables (ceux de la diphtérie, de la pneumonie, de la fièvre typhoïde, de la méningite et de la tuberculose) ont été administrés à des individus via leur nourriture et sans que cela porte à conséquence. Selon Fraser, 150 expériences rigoureusement scientifiques auraient également été menées durant la guerre 14-18 et aucune d’elles n’aurait montré que l’exposition de personnes saines à des germes infectieux n’entraînait l’affection qu’on leur impute. Je mets tout ça au conditionnel car je n’ai même pas retrouvé l’article de Fraser dans les archives du Physical Culture Magazine. On ne trouve sur la toile que des citations de cet article devenu introuvable. A fortiori, je n’ai pas retrouvé ses sources et les expériences dont il parle semblent perdues dans les oubliettes de la littérature médicale. Suite à l’invention des antibiotiques, cette dernière semble avoir effacé de sa mémoire tout ce qui ne cadrait pas avec l’idéologie pasteurienne faisant des microbes la cause des maladies. Mais peut-être ai-je mal cherché, ou pas au bon endroit. Si des internautes plus doués que moi pouvaient débusquer la trace de ces « expériences oubliées », je leur en serais très reconnaissant. Elles m’intéressent beaucoup car depuis plus de 100 ans, les chercheurs ne cherchent plus à démontrer que des hommes porteurs d’agents infectieux sont aptes à refiler la maladie à leurs semblables en bonne santé. Cette doctrine ne repose plus que sur des études conduites en laboratoire sur l’animal, chez qui on peut effectivement déclencher des pathologies en injectant le virus ou la bactérie prétendument responsable. Cela ne prouve absolument pas que dans la vie réelle et dans des circonstances naturelles, un être humain en contact étroit ou distancié avec un malade puisse « choper » son mal sans que soient réunies d’autres conditions pathogènes. Bien documentées, les expériences de Roseneau sont déjà une solide réfutation de la croyance selon laquelle un fléau viral frappe indistinctement ses malheureuses victimes. À l’heure où l’hystérie envers la grippe covid et la vaccination est repartie de plus belle, cela pourrait grandement contribuer à ouvrir les consciences… et les grilles.

Yves Rasir
 

(*) Thierry Casasnovas et son approche de l’hormèse sont au cœur du film « Vivante ! Le secret de la force », le nouveau documentaire d’Alex Ferrini dont Néosanté assure volontiers la promotion. Le réalisateur a d’ailleurs été interviewé par Carine Anselme dans notre numéro d’octobre.

 

Source :
https://www.neosante.eu/les-experiences-oubliees