Mon expérience de l’alimentation cétogène

Je suis naturopathe depuis 25 ans. J’ai toujours prodigué les conseils suivants : « Mangez bio autant que possible » ,« faites de l’exercice », « sélectionnez les aliments les plus sains » etc… Bref comme n’importe quel naturopathe le ferait. Et ma référence jusqu’à l’an passé a été la pyramide alimentaire. (Peu importe le pays, celles-ci sont identiques).

Sur le plan personnel, à 20 ans, lorsque j’ai arrêté de jouer au hockey sur glace à un niveau compétitif, je me suis mis à engraisser, pour ne pas dire gonfler à l’hélium tellement mes prises de poids étaient fortes. C’est à ce moment que j’ai commencé le yoyo des régimes. À partir de 1981 jusqu’en 2017, j’ai suivi régimes après régimes et j’ai bougé, bougé, bougé, de sorte que j’ai perdu 651 kg sur cette période de 36 ans. Ce qui veut dire une moyenne de 18 kg par année. Mais je les ai aussi tous repris pendant cette période.

En tant que naturopathe, j’avais honte de moi et je me jugeais de ne pas donner le bon exemple. Imaginez-vous, je donnais des conseils santé et j’étais obèse. J’étais donc un gros naturopathe. C’est ainsi qu’il y a des gros médecins, des gros nutritionnistes, des gros professeurs de médecine, des gros présidents de sociétés bio etc. Je dis ceci sans jugements car c’est l’ignorance et la tromperie qui nous mènent par le bout du nez.

Au fond de moi, je sentais qu’il y avait quelque chose qui m’échappait. Mais je m’efforçais de suivre les recommandations de la pyramide alimentaire. Je me tenais loin des aliments riches en gras de toutes sortes. Je buvais au moins un verre de jus de fruits bio par jour. Je faisais attention aux aliments qui contenaient du cholestérol. Je recherchais les aliments riches en glucides. Ma source favorite de glucides était les céréales et les pâtes bio puisque j’avais appris que si je ne mangeais pas les 275 g recommandés, mon cerveau serait en déficit de glucose et que ceci était dangereux.

Malgré le fait que je suivais les recommandations de la pyramide alimentaire et que je mangeais moins, je grossissais tout de même. En juillet de l’an passé, nous avons rencontré mon beau-frère que je n’avais pas vu depuis 2 mois. Je suis resté scotché. Il avait minci d’environ 15 kg. Son teint était rosé et il était calme et posé comme je ne l’avais jamais connu. Mais qu’as-tu fait ?, lui ai-je demandé. Il me répondit qu’il en avait marre d’avoir mal au dos et qu’il était allé faire des recherches de différents régimes sur Internet. Il était arrivé sur le site Web d’un néphrologue Canadien, le Dr. Jason Fung qui écrivait qu’il en avait assez de prescrire des médicaments pour l’hypertension artérielle et de voir que rien ne s’améliorait chez ses patients. Il y en avait même qui, malgré les médicaments, faisaient des AVC. D’autres étaient diabétiques de type 2 avec des problèmes rénaux qui malgré un traitement au Metformine, Glucophage ou Victoza passaient à la dialyse rénale.

Comme mon beau-frère, lui-même s’était mis à la recherche de solutions. C’est ainsi qu’il commença à s’intéresser à des résultats d’études en méta-analyse qui prouvaient qu’une alimentation riche en gras naturels et réduite en glucides permettait aux patients d’arrêter tous leurs traitements médicaux. Il s’intéressa aussi au jeûne intermittent et commença donc à appliquer ceci dans sa pratique. Il fut stupéfait de la rapidité des résultats. En quelques semaines, ses patients guérissaient et c’est ainsi qu’il continua jusqu’à ce jour à pratiquer de cette façon. Ses patients ne sont plus abonnés à vie à des médicaments qui créent la plupart du temps des effets secondaires désagréables.

C’est ainsi que je me suis ouvert à ce type d’alimentation. Je ne vous dis pas l’humilité que cela m’a demandé pour me décider à y aller. Je me disais que c’était encore une vague de popularité et que comme tous les autres régimes, cela s’éteindrait rapidement. Je me disais que mon cerveau paniquerait, que je deviendrais faible et confus sans compter que je devais complètement inverser la pyramide alimentaire pour expérimenter. Prioriser les gras naturels et en faire le 1er étage de mon alimentation. Cela veut dire qu’à la place du lait écrémé, mettre de la crème fraîche avec un minimum de 30% de gras. Pour ceux avec des difficultés à digérer les produits laitiers, mettre de la crème de noix de coco sans sucres ajoutés. Attention, même le bio est envahi par les sucres ajoutés. Ne pas hésiter à manger le gras de la viande. Mettre les huiles première pression à froid. Éviter les huiles industrielles car la plupart ont été chauffées et les chaines de polymères se sont brisées, ce qui a comme conséquence que le corps ne les reconnaît plus et c’est alors votre bon vieux foie qui se charge de les transformer en graisse sur votre foie. Le fructose contribue aussi aux stéatoses hépatiques. Ensuite, les légumes qui poussent au-dessus du sol sont recommandés car ils ont une moindre forte teneur en glucides. Doucement sur les fruits. Préférer les petites baies telles que les myrtilles, framboises, fraises, mûres etc. Attention aux fruits exotiques qui poussent au soleil tels que les ananas, les mangues, les bananes etc. La noix de coco et l’avocat sont d’excellents aliments cétogènes puisqu’ils sont riches en gras, faibles en glucides et riches en fibres. Et finalement au sommet de ma nouvelle pyramide, les glucides et le sucre ajouté.

Il y a 3 groupes de macronutriments. Les lipides, les protéines et les glucides.
Les lipides proviennent des gras. Ils nourrissent et constituent les membranes de toutes les cellules du corps et pas uniquement les cellules adipeuses.
Les protéines se transforment en acides aminés et leur réserve est dans les muscles.
Les glucides se transforment en glucose et servent à fournir l’énergie nécessaire pour maintenir la glycémie sanguine et fournir le glucose nécessaire au bon fonctionnement du cerveau.

Donc, ces macronutriments contribuent tous au bon fonctionnement du corps. En apparence ce sont les glucides qui sont les plus importants puisque si la glycémie sanguine baisse trop, la personne devient confuse parce que son cerveau ne reçoit plus suffisamment de glucose et ne peut plus réfléchir.

Ce que tous les médecins et les nutritionnistes savent est que le foie possède une réserve de glycogène qui, lorsqu’il la relâche, est transformée en glucose. Mais cette réserve dure moins de 24 heures. Et c’est là que l’ignorance qui est l’enfant de la manipulation prend toute la place et remplace le savoir scientifique qui est étouffé. Cette ignorance est maintenue parce que cela sert aux sociétés pharmaceutiques, à l’industrie de la maladie et à l’agro-alimentaire. Chacun en tire des bénéfices financiers. Je vous expliquerai ceci plus tard.

Lorsque la réserve de glycogène est épuisée, à moins d’avoir reçu un diagnostic d’hypoglycémie ou de diabète type 2, des mécanismes d’adaptation se mettent successivement en marche pour préserver l’équilibre de la glycémie sanguine et fournir la nourriture nécessaire au cerveau. Même pour les hypoglycémiques ainsi que pour les diabétiques type 2, s’ils testent leur glycémie sanguine régulièrement, il n’y a aucun danger. Si ces mécanismes d’adaptation n’existaient pas, il n’y aurait plus d’espèce humaine. Il y a eu au cours de l’humanité de longues périodes de disettes.

Le mécanisme qui suit celui du glycogène se nomme néoglucogenèse qui fut découvert en Belgique par Pr Van Schaftingen Emile, professeur de biochimie, et ses collaborateurs à l’université catholique de Louvain (UCL). Celui-ci est constamment en action mais plus faiblement lorsque l’apport alimentaire est trop important. C’est normal, si une personne se maintient en surcharge alimentaire, elle n’a pas besoin d’activer ses mécanismes d’adaptation, puisqu’elle puise son énergie au fur et à mesure qu’elle se nourrit. Mais il y a une conséquence à se garder en surcharge. Voici comment fonctionne le cerveau lorsqu’une personne se nourrit.

J’ai parlé précédemment des 3 macronutriments. Lipides, protéines et glucides. Lorsqu’une personne se nourrit, elle ingère ces 3 macronutriments à des pourcentages qui varient selon ce qu’elle mange. En mangeant, elle active son pancréas qui sécrète l’hormone de l’insuline. Chaque macronutriment influence la sécrétion de l’insuline. Voici par ordre croissant leur influence. Lipides, protéines et glucides. Les lipides stimulent très peu la sécrétion de l’insuline. Les protéines l’ influencent moyennement et les glucides stimulent très fort la sécrétion d’insuline. Lorsqu’il y a sécrétion de l’insuline, cette dernière envoie le message au cerveau de stocker parce que la personne ingère plus d’énergie qu’elle en a besoin à ce moment. Pour stocker, le cerveau récupère le surplus d’énergie de la nourriture et le transforme en graisse. Si la personne se maintient en surcharge alimentaire, graduellement elle engraisse. C’est ce qui se produit avec plus de la moitié des adultes dans votre pays. Le dogme est que manger gras fait engraisser. Cette pensée est très simpliste et ne tient pas la route.

Donc, lorsque votre pancréas secrète de l’insuline, vous stockez de l’énergie par l’entremise des graisses et lorsque votre pancréas ne secrète pas d’insuline, vous brûlez vos graisses pour fournir l’énergie nécessaire à votre corps pour rester en équilibre (glycémie sanguine et cerveau). Par exemple, si vous ne grignotez pas durant la soirée et que vous avez pris votre dernier repas à 20h00 et que vous mangez à 8h00 le lendemain matin, vous avez jeûné 12 heures. Si vous décidez de ne pas prendre le repas du matin et que vous mangez à midi vous aurez jeûné 16 heures. Dans les 2 cas, vous brûlerez des graisses. Mais vous brûlerez plus de graisse entre 8h00 et midi qu’entre 20h00 et 8h00 parce que votre réserve de glycogène s’épuisera et vos mécanismes d’adaptation s’enclencheront plus fortement. Cela veut dire qu’ayant jeûné 16 heures, votre fenêtre de temps pour vous nourrir sera de 8heures. Plus la fenêtre de temps est courte, plus vos mécanismes d’adaptation seront performants. Ceci est très efficace pour mincir. J’utilise le terme mincir parce cela signifie que la personne puise dans sa réserve de graisses et qu’elle n’affecte nullement sa masse musculaire.

Maintenant poussons la chose un peu plus loin. Je vous donne mon exemple personnel. Pour perdre du poids, j’en suis venu à une fenêtre de temps de 20 minutes. Je prenais un seul repas par jour sans me priver. Si j’avais faim, vers 16h00, je mangeais un avocat qui est un aliment riche en gras, faible en glucides et qui contient une bonne quantité de fibres. C’était plutôt rare. 1g de fibres élimine 1g de glucides dans le corps. Tous nos mécanismes d’adaptation fonctionnent toujours au minimum. Il en est de même pour la néoglucogenèse.

Donc lorsque votre réserve de glycogène est épuisée, c’est la néoglucogenèse qui s’active et c’est ainsi que la graisse se liquéfie et elle redevient du glucose et elle libère aussi des corps cétoniques. Ceci est un autre mécanisme d’adaptation. Il s’agit de la cétose alimentaire. Les corps cétogènes sont une source d’énergie autre que le glucose. Ils ont la capacité sans entrer dans le système circulatoire sanguin d’aller directement au cerveau en traversant la barrière hémato-cérébrale et nourrissent le cerveau. Ils entrent aussi dans la circulation sanguine pour maintenir la glycémie sanguine équilibrée. À partir de ce moment, le fait d’être en cétose alimentaire, votre cerveau ne se nourrit plus de glucose.

Qu’est-ce que cela apporte comme conséquence? Tout d’abord, un surplus de glucose à long terme pour le cerveau crée des maladies comme le Parkinson, la démence et l’Alzheimer. Tous les cerveaux des personnes décédées de ces maladies ayant été disséqués étaient en forte surcharge de glucose. C’est ainsi que les chercheurs ont nommé ces maladies « Diabète de type 3 ». De la même façon qu’un diabétique type 2 qui est devenu insulino-résistant, c’est-à-dire que ces cellules n’acceptent plus l’insuline parce qu’elles ont été trop bombardées. Elles ne veulent plus de glucose. Il en va de même pour le diabétique type 3, son cerveau ne veut plus de glucose. Mais l’ignorance de la compréhension du diabète type 2 par la majorité des médecins fait qu’ils prescrivent des médicaments pour faire baisser le taux de glycémie sanguine sans tenir compte de la surcharge de glucose et d’insuline dans le reste de son corps. Mais à partir de l’instant où le diabétique type 2 commence à adopter le régime cétogène, il draine son organisme du surplus de glucose et d’insuline activant automatiquement ces mécanismes d’adaptation et rapidement, souvent en quelques semaines, sa glycémie se stabilise. À la prochaine visite, le médecin traitant arrête le médicament. Si la personne retourne à un régime élevé en glucides et en sucre ajoutés, elle redeviendra diabétique type 2. Il est important de ne pas utiliser le régime cétogène temporairement pour ensuite recommencer à manger comme auparavant. Faites-en une habitude de vie.

Pour protéger votre musculature, lorsque vous serez « adapté cétogène », ce qui veut dire que tous vos mécanismes seront activés de manière plus importante que 95% des personnes dans la société, le mécanisme de sécrétion des hormones de croissance s’activera lui aussi et les gens vous feront la remarque que vous avez rajeuni. Cela est tout à fait normal puisque l’être humain n’a pas été conçu pour vieillir tout ridé. Personnellement, je n’ai plus de rides sur les mains. Voici d’autres bénéfices que le régime cétogène m’a apportés. En plus d’avoir minci de 25 kg, mes pensées sont beaucoup plus claires. Mon sommeil est très profond. J’ai toujours eu tendance à avoir des douleurs inflammatoires dans mon corps même lorsque j’avais 20 ans. Aujourd’hui à 56 ans, je n’ai plus aucune douleur. J’ai beaucoup gagné en flexibilité. Je le vois lorsque je m’accroupis.

Mon épouse Julie a minci de 15 kg en 6 mois. Elle qui avait des douleurs menstruelles insoutenables n’en a plus. Elle était intolérante au choux cuit, aux choux de Bruxelles, aux navets, bref tout ce qui contenait du souffre et tout ceci est terminé. Le régime cétogène est un modulateur d’hormones. L’être humain a une cinquantaine d’hormones. Lorsqu’on crée un déséquilibre de l’hormone de l’insuline, tout le reste du système hormonal doit compenser et cela crée des maladies telles que l’hypertension artérielle, le cholestérol, les stéatoses hépatiques, le syndrome métabolique etc.

Revenons à ce qui empêche les êtres humains de sortir de l’ignorance. Le dogme selon lequel, lorsqu’il est privé de nourriture pendant 24 heures, un être humain est en danger, est très fort. C’est la peur du manque. Je mets au défi n’importe qui de m’apporter en preuve une seule référence scientifique d’une étude en méta-analyse. Il faut aussi que l’étude des chercheurs ne soit pas financée par Nestlé, Coca-Cola ou tout autre association agroalimentaire qui a tout intérêt à maintenir le peuple dans l’ignorance qui utilise le fructose de maïs, l’aspartame et les 54 autres dénominations sur l’emballage des produits alimentaires pour ne pas dire que c’est du sucre. Les 2 commanditaires principaux du congrès annuel Canadien sur l’obésité sont McDonald et Coca-Cola.

L’avènement des sucres est ce qui a causé l’épidémie du 21 ème siècle nommée stéatose hépatique. Le tiers des Français en sont atteints à différentes intensité sans le savoir. Une stéatose hépatique est le syndrôme du foie gras NASH (non-alcoholic steato-hepatosis, stéatose hépatique non-alcoolique) qui avec le temps (environ 5 ans) deviendra une cirrhose du foie et environ 15 ans après un cancer du foie si la personne ne change pas son régime alimentaire. Vous n’êtes pas obligé d’être en surpoids pour avoir une stéatose hépatique. Pour faire du foie gras, les oies sont gavées avec fructose de mais et du sucre. Le fonctionnement chez l’être humain est le même. Il se gave lui-même de sucre sans trop s’en apercevoir, avec les mêmes conséquences que l’oie.

Le pire des sucres est le fructose, particulièrement le fructose de maïs. Il fut inventé au Japon et commercialisé par les Américains vers le milieu des années 70. Le fructose n’a aucune influence sur la glycémie sanguine. La raison est simple. Il est un poison pour le sang. Si le sang acceptait ceci, la personne finirait par mourir intoxiquée. C’est donc notre valeureux foie qui récupère ceci. Je vous parle aussi du fructose des fruits. Il est composé de 50% de glucose qui lui est accepté par le sang. Le reste est du fructose qui ne peut être accepté que par le foie qui le traite non sans difficulté. Le problème est que si les gens ne consommaient pas d’autres sucres, le foie gérerait bien ceci. Mais comme la majorité de la population en consomme trop, le foie est en surcharge et même le fructose des fruits devient nuisible dans une diète faible en gras et élevée en glucides. Pour le fructose de maïs (HFCS pour High Fructose Corn Syrup), c’est l’horreur. Il est automatiquement transformé en graisses qui s’accumulent directement sur le foie. Mais pourquoi l’industrie agro-alimentaire n’a-t-elle pas gardé le sucre de cannes ou le sucre de betteraves qui eux au moins peuvent être utilisés à 50% par le corps. La réponse est simple. Il s’agit toujours d’une question de profit. Le fructose de maïs pour obtenir un même niveau de goût sucré coûte 56% moins cher que le sucre.

Il y a beaucoup à apprendre pour bien maitriser le régime cétogène faible en glucides. C’est une jungle. Si vous choisissez d’expérimenter, faites-le discrètement car vous serez bombardé de peur, de dogmes et d’ignorance par vos proches et vos amis. Sachez qu’une faim créée par le sucre en est une qui appelle pour plus de sucre et que lorsque vous deviendrez « adapté cétogène » vous trouverez que 3 repas par jour est probablement trop.

En concluant, notre corps est mieux adapté pour le manque de nourriture que pour le trop plein de celle-ci. En mangeant moins et cétogène, on se régénère. En mangeant trop, on se rend malade.

Daniel Miron.

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